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La semaine dernière nous avons publié les passages de notre guide «La Copropriété depuis 25 ans» concernant « Les conseils syndicaux».
Cette semaine nous allons publier les passages qui concernent: «Les syndics».
Rappelons que notre guide «papier» sera diffusé gratuitement et uniquement à notre Salon indépendant des 24 et 25 octobre prochains à l’Espace Charenton: 327, rue de Charenton 75012 Paris. Métro «Porte de Charenton»:
Point III de la première partie: «Les syndics »:
«III. Les syndics
C’est dans ce domaine que les évolutions ont été les plus modestes ou incomplètes, ceci en raison des résistances très fortes des chambres professionnelles de syndics à toute amélioration et de l’oreille attentive et complaisante que les pouvoirs publics leurs ont prêtée.
À tel point qu’un excellent projet de loi proposé en 2010 par le ministère de la Justice a dû être retiré purement et simplement suite aux incroyables protestations des professionnels.
Le résultat est là: des syndics de plus en plus puissants, de moins en moins contrôlés, de moins en moins encadrés et sanctionnés en cas de faute, ce qui engendre la multiplication des dérives ou pratiques contestables et l’insatisfaction des copropriétaires.
Voyons cela.
«En septembre 2007, après des mois d’âpres négociations avec les professionnels dans le cadre du Conseil national de la consommation (CNC), les associations de consommateurs et de copropriétaires avaient obtenu une liste officielle des prestations entrant dans la gestion courante d’un immeuble. Demi-victoire, car aucun texte ne rendait cette liste obligatoire. On pouvait toutefois espérer que les contrats deviendraient plus transparents, comme le relevait notre dossier publié en novembre 2007. En avril 2009, notre enquête montrait qu’il n’y avait aucun progrès. Nous demandions qu’au plus vite, cette liste des prestations de gestion courante fasse l’objet d’un texte réglementaire.
Il aura fallu attendre mars 2010 pour que Hervé Novelli, alors secrétaire d’État à la Consommation, se décide à publier un arrêté dans ce sens. Cet arrêté pris, près de trois ans après l’avis du CNC, sans tenir compte de l’évolution de la situation, flou sur la définition de la gestion courante et sur les prestations particulières, est imparfait. Est-il au moins respecté?
Notre service judiciaire a analysé plus de 600 contrats. Il a retenu tous ceux qui ont été rédigés après l’arrêt en question, 282 au total, pour vérifier leur conformité.
Le résultat nous stupéfie: surfacturations, prestations fantaisistes, frais prohibitifs, rien ne semble arrêter les cabinets de syndics, tout particulièrement ceux des grands réseaux. Pourquoi bénéficient-ils d’une telle complaisance de la part des pouvoirs publics?»
Tout ceci se passe de commentaire.
Ce point est malheureusement symptomatique de la situation.
D’ailleurs là non plus aucune sanction n’est prévue, ce qui explique que cette obligation soit elle aussi restée à peu près lettre morte.
La loi leur a rappelé que cette façon de procéder était illégale.
Il existe d’ailleurs une sanction très efficace et admise par la Cour de cassation: si le syndic ne procède pas à une assemblée générale spéciale, les copropriétaires seront en droit de refuser de ratifier ces travaux le moment venu, travaux qui resteront donc à la charge du syndic... Cette perspective est très efficace pour inciter les syndics à respecter la loi.
Autant dire à une absence de contrôle. Chacun appréciera.
Mais en ce domaine (les syndics) il est plus simple de passer en revue ce qui n’a PAS été fait.
Voyons donc ce qui ne s’est pas fait dans ce domaine, ou si peu...
1. Concurrence entre syndics: pas de progrès
Un des moyens d’améliorer la qualité de gestion des copropriétés est de renforcer la concurrence entre syndics. Hélas rien n’a été fait – malgré les promesses du ministère de la Consommation – pour aller dans ce sens; on a même, d’un certain point de vue, régressé, en effet:
2. Conflits d’intérêts: aucune évolution sur ce point
Alors que de plus en plus de syndics créent des «filiales» en tous genres (nettoyage, courtage d’assurance, contentieux, diagnostics immobiliers, travaux, etc.) qu’ils font travailler dans leurs copropriétés – ce qui crée une situation malsaine et dangereuse pour les copropriétés –, aucune disposition n’a été votée pour empêcher ce mélange des genres (comme cela se passe dans d’autres pays) malgré nos actions incessantes.
3. Tarifications des honoraires privatifs: le vide
Bien que le syndic soit seul habilité à effectuer certains actes «privatifs» (mise en demeure en cas d’impayés, formalités en cas de vente), les tarifs pratiqués restent aujourd’hui entièrement libres et arbitraires, alors même que le Code de la consommation prévoit que de tels actes peuvent être, en cas de monopole (ce qui est le cas), tarifés.
4. Sanctions en cas de manquement à la loi ou au décret: toujours rien
Un des problèmes qui explique les «dérives» nombreuses de la profession tient au manque de contrôle et de sanction en cas de non-respect des dispositions légales et réglementaires. Or le projet de loi présenté par le ministère de la Justice en juin 2010 et qui prévoyait la mise en place de commissions disciplinaires paritaires a été purement et simplement retiré suite aux «protestations» émises par les professionnels. Depuis la situation ne fait qu’empirer.
Il est urgent de traiter de tous ces problèmes qui, malheureusement, entravent le bon fonctionnement des copropriétés».
Prochain épisode (la semaine prochaine): «Comptabilité et gestion financière ».