Laboratoire National de Métrologie et d'Essais - LNE
Face à l'urgence climatique, la réglementation énergétique et environnementale (RE2020) s'inscrit dans la trajectoire de la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), fixant ainsi des objectifs ambitieux pour réduire l'empreinte carbone et la consommation énergétique dans le secteur de la construction. En intégrant un indicateur de stockage du carbone dans l'analyse de cycle de vie des produits, la RE2020 encourage l'utilisation de matériaux biosourcés pour isoler notamment l’enveloppe des bâtiments.
La généralisation de l'utilisation de ces matériaux soulève toutefois des préoccupations majeures en matière de sécurité incendie. En raison de leur nature poreuse et réactive, ces matériaux peuvent être sujets à des phénomènes de combustion lente (smoldering) lorsqu'ils sont exposés à un stress thermique de faible intensité. Des réactions hétérogènes se produisent au niveau de la matrice solide et se propagent lentement au sein du matériau. Tant que l'apport en oxygène est suffisant et que les pertes de chaleur sont minimisées, l’exothermicité des réactions chimiques suffit à entretenir à la propagation sans nécessité de source de chaleur externe. Cependant, un déséquilibre local dans le bilan énergétique peut entraîner un emballement thermique, pouvant potentiellement conduire à une inflammation et à un incendie, ou au contraire à une extinction. À ce jour, une prédiction détaillée de ce type de feu représente un défi scientifique pour la communauté scientifique en raison des processus multiphysiques et multiphasiques impliqués. Comprendre ce risque est essentiel pour anticiper et réduire leur incidence et, par conséquent, le risque d'incendie dans les bâtiments.
Les travaux de thèse doivent permettre d’améliorer notre compréhension des mécanismes sous-jacents à la combustion lente au sein de matériaux isolants biosourcés. Le sujet proposé ici s’articule autour de deux grands enjeux:
Le sujet de la propagation de fronts de réaction in situ n’est pas nouveau et a été historiquement étudié que ce soit analytiquement par Aldushin et al. (1976), numériquement en formulation macroscopique par Ohlemiller (1985), ou à l’échelle de la structure microscopique des matériaux par Debenest et al. (2005).
Néanmoins, la compréhension de la propagation de fronts de réactions couvant dans des matériaux isolants reste un enjeu majeur sociétal. En particulier, les effets de l’humidité sur la réaction de dégradation sont un enjeu majeur, ceci étant relativement peu investigué dans la littérature voir Lapene et al. (2009).
La description du calendrier est prévisionnelle et dépendra forcément des problèmes rencontrés. Il comporte 3 parties sur l’analyse numérique, la réactivité et la mise en place d’une expérimentation modèle.
Ecole d’ingénieur ou titulaire d’un master en physique/mécanique des milieux poreux, thermique/Energétique ou mécanique des fluides.
Volonté de développer des compétences numériques et expérimentales,
Rigueur, capacité d’initiative, esprit d’analyse et de synthèse,
Autonomie.
Solide connaissances en mécanique des fluides, physique des matériaux poreux et transfert thermique, calcul scientifique. La connaissance des outils de CFD serait un plus.
Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE)
Institut de mécanique des fluides de Toulouse (IMFT UMR 5502-CNRS-TOULOUSE INP UT3)
LNE (Laboratoire national de métrologie et d’essais) – Saint Quentin en Yvelines 78
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Company/Institute: Laboratoire National de Métrologie et d'Essais - LNE
Country: France
City: Trappes