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Une réserve naturelle dans le Bassin d'Arcachon recherche un stagiaire pour mener une campagne de Capture‑Marquage‑Recapture sur le Cistude d'Europe. Le stage inclut la collecte de données sur l'espèce, des analyses statistiques, et des recommandations de gestion. Profil recherché : passion pour les prospections en terrain difficile, bonnes connaissances en gestion aquatique et en statistique, et sens de la rigueur dans l'application des protocoles.
Située dans l’anse nord du Bassin d’Arcachon, la Réserve Naturelle Nationale des prés salés d’Arès et de Lège-Cap Ferret, cogérée par l’association Arpège et l’Office Français de la Biodiversité couvre une superficie de 330 ha dont 200 ha sont composés de prés salés. Créée en 1983 afin de préserver la richesse floristique de la plus grande zone de pré salé de l’ex-région Aquitaine, cette réserve naturelle comprend également un domaine endigué, correspondant à d’anciens réservoirs piscicoles bordés d’une zone bocagère.
Ces anciens réservoirs, appelés communément « réservoirs à poissons » ont vu l’abandon de l’élevage piscicole et se sont renaturés spontanément. Ils sont rattachés aujourd’hui à des habitats naturels d’intérêt communautaire prioritaire en tant que « lagunes côtières en mer à marées ». Alimentés à la fois en eau douce par l’amont via le ruissellement de surface, et en eau salée par l’aval via les marées venant du bassin d’Arcachon, par l’intermédiaire de trois écluses, ils représentent une zone de croissance pour l’ichtyofaune et abritent une faune et une flore patrimoniales : Loutre d’Europe, herbiers de Ruppie, tapis de characées ainsi qu’une population de Cistude d’Europe.
Cette dernière est ainsi présente sur le site au sein du complexe endigué, sur une grande partie des réservoirs en eau douce ou saumâtre. On retrouve également une population ou plusieurs sous‑population (non caractérisées) au nord, le long du canal des Étangs, le long du ruisseau de la Machinotte, ainsi que dans le marais des Agaçats et le lac de Bénédicte, tous deux classés Espaces Naturels Sensibles (ENS) et gérés par le Syndicat Intercommunal d’Aménagement des Eaux du Bassin Versant des Etangs du Littoral Girondin (SIAEBVELG).
La population présente dans la réserve naturelle constitue un enjeu de gestion à part entière inféodé aux perspectives de gestion actuelle et future du site et de ce domaine endigué.
Une première étude sur la Cistude d’Europe a été menée en 2009 (Pageault., 2010). Elle a permis de mettre en place une méthode de suivi de la population avec la définition de plusieurs itinéraires de prospection sur des zones de thermorégulation de l’espèce. Ce premier dénombrement a permis d’estimer à l’époque un effectif maximal de 42 individus distincts.
Non reconduite par manque de temps et de moyens humains, l’étude a laissé place à un suivi empirique par expert entre 2010 et 2013 : observation régulière d’individus sur la partie nord des anciens réservoirs ainsi que des restes de pontes prédatées et/ou écloses.
Par la suite, deux campagnes distinctes de Capture‑Marquage‑Recapture (CMR) ont été effectuées en 2015 et 2018 (Nicole T, 2015 ; Even C, 2018). Au total, 126 individus différents ont été marqués lors de ces deux campagnes. Des analyses de taille, des paramètres démographiques de la population ont ainsi été réalisées permettant une description et une estimation plus précise de la population fréquentant le site.
La reconduite d’une campagne de CMR sur la Cistude d’Europe permettra de réévaluer la population en place comparativement aux résultats acquis lors des deux précédentes campagnes. Au regard des résultats attendus (nouvelle estimation de population, évaluation de la dynamique de population, taux de recapture, état sanitaire visuel), nous souhaiterions pouvoir émettre des perspectives afin de définir et planifier dans notre futur plan de gestion une stratégie de gestion à conduire sur cette espèce en particulier, et plus largement sur ce complexe endigué.
En effet, au-delà de la présence de cette espèce patrimoniale, le domaine endigué, isolé artificiellement du bassin d’Arcachon par une digue, est directement concerné voire menacé par l’élévation du niveau des mers et le changement climatique (submersions lors de tempête, rupture potentielle de digue, fortes évaporations estivales, augmentation des températures, baisse de l’oxygène dissous et développement algal, fortes salure/dessaluration). La gestion hydraulique menée jusqu’à présent sur ce domaine a permis d’améliorer les continuités hydrauliques avec le bassin d’Arcachon, et a initié un travail d’adaptation du milieu aux risques climatiques. Ce travail est à poursuivre et à planifier dans le cadre de la mise à jour du plan de gestion de la réserve naturelle pour 2026‑2035. Il tiendra compte d’une part de l’enjeu espèce en favorisant par exemple les corridors écologiques entre la RNN et les zones humides périphériques, et d’autre part de l’enjeu habitats naturels et adaptation au changement climatique.
De manière complémentaire à cette campagne sur la réserve naturelle, une CMR sera également menée (via un stage) par l’association Cistude Nature pour le compte du Siabvelg, pour la première fois sur le marais des Agaçats, marais retro‑littoral périphérique à la réserve naturelle. Ce marais semble en effet accueillir une belle population de cistudes et pourrait à terme devenir un site de repli pour une partie de la population de la réserve naturelle dans un contexte de maritimisation du domaine endigué. Profitant de ces campagnes de CMR menées sur ce site ainsi que sur celui de la RNN, l’association Cistude Nature prévoit d’équiper certains individus de balises GPS et émetteur, afin de suivre les déplacements et relever les points stratégiques. Le stage réalisé sur la réserve naturelle pourra donc être fait en partie en binôme avec celui sur le marais des Agaçats.
S’agissant d’une espèce protégée, les autorisations de capture sont requises pour réaliser ces études (CMR et télémétrie). L’autorisation de capture pour la RNN est valide, celle pour le marais des Agaçats est en cours de demande et d’obtention.
Ces différentes missions se feront sous la direction du conservateur de la réserve naturelle ainsi qu’en lien et avec l’expertise du Siabvelg et de l’association Cistude Nature pour ce qui est de la campagne de CMR menée sur le marais des Agaçats et l’équipement et le suivi des individus équipés.
Durée du stage : six mois
Période : de janvier‑février à juillet‑août
Structures d’accueil : Association ARPEGE
Localisation :
Bureau : Siège de l’association Arpège, 33950 Lège‑Cap Ferret
Terrain : Périmètre de la Rnn, zone des Abberts et marais des Agaçats
Hébergement : à la charge du stagiaire
Rémunération : rémunération légale 2026
Frais : prise en charge des frais de déplacements selon les taux en vigueur
Prospections de terrain et campagnes CMR réalisées dans des conditions de terrain difficile (fort envasement, accessibilité difficile),